Intervention de D Attia sur la politique sociale, CM du 29 mars 2012

Publié le par Dominique Attia, Stephan Beltran, Murielle Bensaï


Mesdames, Messieurs,
Madame La maire,
Chers collègues,

Depuis la fin de l’année 2011, vous avez fait le choix de vous en prendre plutôt violemment au Comité des œuvres Sociales de la Ville de Montreuil.

Nous avons déjà eu l’occasion, dans cette enceinte de dire notre désaccord sur le fond et, surtout sur la méthode outrancièrement médiatisée de votre démarche.

Madame la Maire, il ne se passe pas une journée sans que vous rappeliez votre attachement au dialogue social, à la démocratie, à la prise en compte des avis des uns et des autres, et j’en passe.

Cette surenchère de communication masque mal la réalité de votre gestion dans ce qu’elle a d’autoritaire, voire d’autocratique … ce qui n’est pas sans nous rappeler d’autres temps, et vous conviendrez que cela ne manque pas de sel !

Aujourd’hui, vous nous offrez un épisode de ce qu’on ne peut appeler autrement que du mépris pour le dialogue social et la voix de vos agents.

Ce mépris est réel et, pour notre part, nous voyons clairement trois preuves  de votre attitude que nous ne pouvons que condamner.

 

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Premièrement, en juin dernier, donc vous avez commandité un audit interne sur les finances du COS.
A peine cet audit réalisé par vos services, vous avez largement diffusé un communiqué aux médias, surfant sur une vague nationale orchestrée par la Droite et le Centre, vous qui vous réclamez de la gauche, avez ouvertement alimenté l’antisyndicalisme du moment.

On pouvait alors lire dans un journal qui a cru bon de placer cette affaire en pages nationales, la phrase suivante, qui vous est attribuée :  « Si les élus CGT ne rectifient pas le tir et n'utilisent pas plus l'argent que nous leur versons à des œuvres sociales, je réduirai les subventions ».

Il n’aura échappé à personne qu’à cet instant, vous conditionnez votre politique sociale en direction du personnel communal, par la baisse de la subvention du COS. Alors que, comme je le rappelais dans une précédente intervention, ce n’est pas à un comité d’entreprise, quel qu’il soit, de participer financièrement aux politiques, aux mesures sociales mises en place par l’employeur, en l’occurrence, ici par la municipalité.

Une politique sociale pour les agents communaux, pour les salariés, relève de la responsabilité et des orientations de l’employeur. Pas d’un C.E. et le COS est le CE des agents de cette ville.

Deuxièmement, en pleine contradiction avec cette position initiale, vous avez décidé de passer en force, de ne pas attendre les propositions du COS et des organisations syndicales.

Résultat, vous nous proposez aujourd’hui de délibérer en faveur de la convention entre la Ville et le COS.

Or, vous ne pouvez pas ignorer, que depuis fin janvier, les agents et les principaux syndicats qui en assurent  la gestion sont visiblement hostiles à la diminution de 50% que vous imposez à leur COS.

Vous ne pouvez l’ignorer puisque suite à la mobilisation des personnels en février dernier, vous avez retiré de l’ordre du jour du CM une première mouture de cette convention.

Vous ne pouvez pas non plus ignorer qu’à 85% les adhérents du syndicat majoritaire au CA du COS se sont prononcés très clairement contre le montant de la subvention qui serait allouée, et par conséquent contre cette convention.

Au regard de cette situation inédite, nous vous avons proposé lundi, en conférence des présidents de retirer la délibération de l’ordre du jour de ce Conseil municipal et de retourner à la table des négociations.

Vous avez refusé.

C’est pour nous la troisième preuve de votre mépris et une nouvelle occasion perdue de renouer un dialogue social délétère : vous persistez à vouloir passer cette convention, convaincue certainement que votre majorité suffit.

Comptablement, c’est indéniable.

Mais éthiquement et politiquement, votre calcul se solde par une erreur faute politique qui vient renforcer la défiance qui s’est installée à l’égard de vos politiques.

Madame la maire, vous pouvez faire le choix de demander une révision du montant de la subvention versée au COS ; vous pouvez aussi demander aux organisations syndicales qui le gèrent de revoir leurs modes de gestion.

Mais pouvez-vous réellement

d’une part vous dédire publiquement en réduisant cette subvention, sans attendre que les syndicats vous fassent part de leurs propositions

d’autre part, persister à passer en force, convaincue du soutien de votre majorité, mais sourde à la colère de vos personnels avec lesquels le divorce semble chaque jour davantage, consommé.

Madame la Maire, vous le savez depuis lundi, en refusant de reporter ce vote, vous avez consacré notre désaccord.

Nous voterons contre cette délibération.

Nous voterons pour les raisons évoquées précédemment, mais nous voterons contre également, car, tout le monde avait bien compris il y a quelques mois que votre objectif était de déshabiller un outil des salariés géré par leurs représentants, pour financer votre propre politique sociale.

Il semble sur ce point aussi que les organisations syndicales soient bien peu en accord avec vos propositions.

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