LE DROIT COMMUN DOIT S’APPLIQUER A CHAQUE CITOYEN

 

Nous sommes dans une période de notre histoire nationale, où les codes et les valeurs de notre République sont malmenés.

 

Malmenés parce qu’au fond cette politique nationale et européenne génère un nombre toujours plus grandissant d’injustices et laisse sur le bord du chemin de plus en plus de nos concitoyens. 

 

Le capitalisme porte en lui l’exclusion, l’exploitation la domination de l’homme par l’homme aussi surement, disait Jaures, que la nuée porte l’orage. Et ceci est le cœur du problème.

 

Combattre le racisme la xénophobie sans combattre le système capitaliste n’est que pure illusion.

Quand on appauvrit, qu’on délite le système social, qu’on pousse dans la précarité, alors effectivement on a besoin de créer des boucs émissaires pour détourner des réalités sociales la population.

 

L’immigration et ses lois incessantes sur la résidence, les discours sur les sans-papiers puis les Français  à qui la nationalité serait retirée.

 

Et dans le même temps, les Rroms, danger suprême, porteurs de toutes les problématiques et détenteurs des malheurs de la nation.

 

Mais enfin pour qui nous prend-t’on ? Comment 15 000 individus présents sur le territoire national peuvent-ils engendrer autant de haine et de rancœur ? Ce qui me fait le plus mal en tant que citoyen c’est que cette politique voulue par le gouvernement, est dans la droite ligne de celle initiée par le populiste et démagogue Berlusconi avec ses amis de la ligue du nord. Voilà ce que devient la République Française quand elle est au service des seuls marchés.

 

La politique de destruction de camps et d’expulsions de populations, accompagnée de grands élans de propagande gouvernementale est d’une nocivité dont nous n’avons pas fini de voir les répercutions. En effet en inoculant dans la tête de nos concitoyens l’idée que l’autre, l’étranger, est responsable du malaise actuel de la société,  des problèmes économico- sociaux, chômage, violence dans les banlieues et du sentiment d’insécurité, cette idée là est un vieux réflexe européen.

 

La recherche du bouc émissaire et le racisme sont un  cocktail récurrent dans l’histoire de notre continent.

 

On commence par stigmatiser les pauvres, puis on arrive aux juifs, aux arabes, aux homosexuels, aux démunis, aux intellectuels, aux dissidents politiques et on réagit avec indifférence parce que la grande force du racisme c’est sa banalité.

 

Le raciste n’est pas un monstre sorti de notre imaginaire. C’est vous, c’est moi, c’est le père de famille qui amène ses enfants à l’école. C’est la brave dame qui, pleine de bonnes intentions, désire rééduquer ses pauvres gens. Voila pourquoi inoculer ce virus est d’une extrême dangerosité et les apprentis sorciers, qu’ils se nomment Besson, Hortefeux ou Sarkozy devront un jour répondre de leur politique xénophobe.

 

Ce rôle de bouc émissaire leur a été assigné tout au long des siècles en France et en Europe. Louis XIV qui les envoie aux galères en juillet 1682 pour calmer les ardeurs frondeuses de sa noblesse. En Espagne, en 1794 une rafle générale pour asseoir l’hispanité en interdisant la culture gitane. En 1912  mise en place du carnet anthropométrique en France et entre 1910 et 1930 les états européens mettent en place un régime administratif d’exception fondé sur l’anthropométrie, la photographie et la généalogie. On vit et on meurt sous l’œil de la gendarmerie et des préfectures.

 

Faut-il rappeler qu’à Auschwitz furent exterminés entre 500 000 et 700 000 tziganes et que le 6 avril 1940, en France, soit un mois avant l’invasion des troupes allemandes, les familles enregistrées grâce au carnet anthropométrique sont assignées à résidence. Puis en octobre suite à une ordonnance allemande et du zèle de Vichy, ils sont internées dans trente camps pour nomades.

 

Alors oui, notre histoire commune est une vieille histoire, et oui le rôle de bouc émissaire ils l’ont endossé et l’endossent encore. Nous ne pouvons pas rester simple spectateur de cette politique xénophobe. Notre devoir est d’agir auprès des populations pour pointer les dérives de cette politique ; d’exiger de l’Europe que des politiques efficaces de lutte contre les discriminations soient mises en œuvre dans les pays d’origine, que le gouvernement cesse l’arbitraire des expulsions et qu’il recherche au niveau de chaque région, sans exclusion de territoire et de ville, des solutions d’hébergement dignes, avant l’entrée dans l’hiver.

 

Nous demandons la tenue de tables rondes au niveau de chaque région et la création d’une mission régionale de traitement socio-économique pilotée par l’état et à laquelle serait associées les collectivités locales concernées et les associations qui agissent auprès des Rroms. C’est bien le droit commun qui doit s’appliquer à chaque citoyen.

 

La France n’a rien à gagner en trahissant elle-même aux yeux du monde ce qu’elle devrait être : le Pays des droits de l’homme et des lumières.

 

Stéphan BELTRAN

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