Intervention de Dominique ATTIA au C.M du 28/01/2010.

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                                         DEBAT D’ORIENTATIONS BUDGETAIRES

 

 

Chaque année plus ou moins à la même période revient ce débat sur les orientations budgétaires de la ville : quels seront les investissements, quelle marge de manœuvre en fonction des recettes. Recettes qui provenaient pour une grande partie des dotations de l’Etat, des impôts : TP, taxe foncière, impôts locaux…

 

L’exercice se complique, du fait du désengagement de l’Etat de plus en plus préoccupant. Et depuis janvier 2010, suppression de la TP, ressources essentielles, qui accentue les difficultés et met à mal les finances communales. L’objectif vise à réduire le service public, à réduire drastiquement l’investissement public, tout en éloignant les centres de décisions des citoyens, à  retirer AU SP les moyens indispensables pour répondre à l’intérêt général, à assurer ses missions auprès des populations.

 

Parce qu’on ne peut répondre efficacement à l’intérêt général que par une appropriation sociale, citoyenne, démocratique pour réduire, à l’échelle d’une localité les inégalités, nous vous interrogeons sur le sens que vous donnez à ce budget, à son ancrage à gauche, dans des orientations qui s’appuient sur le service public et ses agents.

 

Vous avez construit ce budget dans un contexte de crise, celle du capitalisme, qui nous étouffe par un excès de spéculation, d’insécurité de l’emploi, d’insuffisance en matière de formation et de recherche, de logements, de santé…

 

« Ainsi, ceux qui ont fait confiance au capitalisme ultralibéral, voient bien que non seulement ce n’est pas la bonne solution, mais que c’est peut être même la cause de tous les maux. » L’auteur de cette phrase est Cécile Duflot (Les Verts).

 

Effectivement nous n’évoluons pas à Montreuil en dehors du temps et de l’espace. L’angoisse face à l’avenir, la peur du lendemain, des licenciements, le carnage social que génèrent ce système, doivent trouver sur leur route des ripostes, des résistances pour faire reculer le pouvoir sarkozyste qui a déversé des milliards d’euros aux banques, où les exonérations fiscales et sociales n’ont jamais été aussi importantes pour les plus riches.

 

Il est de la responsabilité d’une municipalité qui affiche et se réclame d’une étiquette de gauche de susciter, de créer les conditions de mobilisations avec les acteurs locaux, la population, bref rassembler pour  faire reculer ces limites budgétaires imposées et obtenir notre dû.

 

Oui, notre raison d’être est d’obtenir une vie meilleure pour tous, le budget de la ville doit être un budget anti crise, utile aux familles. Le service public communal est ce soutien au travers des politiques sociales qu’une municipalité met en place pour épauler les familles, dans ces moments où les difficultés s’accroissent.

 

Catalogue de bonnes intentions OU orientations qui se vérifient en actes concrets. Aussi, nous aborderons cette élaboration du budget avec circonspection. Parce que certaines décisions telles que le recours à la concurrence pour la formation des agents, l’augmentation des tarifs du MELIES, la suppression de la mammographie, des prélèvements, moins de subventions pour les projets scolaires des collèges et lycées, baisse des subventions aux associations, sont des signes qui font douter de la mise en œuvre d’une politique de solidarité à Montreuil. En tout cas qui ne mettent pas en concordance paroles et actes.

 

« Accompagner nos concitoyens les plus en difficultés » - les actions conduites en direction des personnes âgées seront profondément remaniées, tant dans le cadre du CCAS que du futur centre local d’information et de coordination gérontologique ». Précision à apporter, ce sera dans le cadre du service public ou de l’ouverture au privé ?

 

Qu’en est-il du projet d’une épicerie sociale ?

 

L’abondement du budget du CCAS sera-t-il porté à la même hauteur que celui prévu pour la direction de l’urbanisme et de l’habitat ? 161 % d’augmentation pour les études urbaines. Recommencez-vous toutes les études déjà effectuées ? A quoi correspondent ces 161 % ?

 

Une chose encore, il est nécessaire d’effectuer des choix, il est nécessaire de confronter. Or, la construction du budget s’est illustrée par un déficit d’élaboration avec la population. C’est beaucoup plus difficile d’organiser le débat, de tenir compte de chacun, d’avoir le souci de recueillir l’avis des gens, de travailler avec eux et de leur donner les moyens de construire en commun, de construire du commun.

 

Nous espérions qu’à l’occasion de ce budget s’engage une élaboration participative. J’avais cru comprendre qu’à partir de mars 2008 un esprit nouveau soufflerait pour favoriser la participation des habitants. Qu’une toute autre conception de la démocratie, non pas au service des élus, mais de la prise en main par les citoyens de leurs propres affaires était plus qu’une qu’un élément de campagne, mais l’alpha et l’oméga de votre programme.

 

Pour ce budget, comme pour ceux qui suivront, notre attitude ne bougera pas. A partir des besoins qui s’expriment :

 

Ce qui concourt à améliorer les conditions de vie des gens, nous serons pour ;

ce qui nous semble aller à l’encontre de l’intérêt général, nous le désapprouverons.

 

A Montreuil, comme dans d’autres villes, la population n’est pas épargnée par les mauvais coups, par une vie dure. Mettre le social au cœur des décisions politiques, des engagements concrets, est en quelque sorte, un élément de réponse aux stratégies de la peur et du désastre humain dont use et abuse le gouvernement pour faire avaler les couleuvres libérales.

 

Un budget ambitieux, des orientations politiques claires, résolument à gauche. La population, les agents du service public communal apprécieront les leviers que vous actionnerez pour conforter et consolider une politique sociale et solidaire.

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