Salah est toujours emprisonné

Publié le par Dominique Attia, Stephan Beltran, Murielle Bensaï

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Salah Hamouri devait être libéré de prison ce 28 novembre.


Au lieu de cela, l’administration pénitentiaire israélienne, poursuivant sa logique arbitraire, a décidé de le maintenir en détention jusqu’en mars 2012.

Parce que nous n’abandonnons pas le combat, nous publions, en témoignage de notre solidarité, le courrier adressé par Jean-Claude Lefort, coordinateur du Comité national de soutien, à Denise Hamouri, ainsi que la réponse de celle-ci.

 

 

Courrier de Jean-Claude Lefort

 

Je pense fort à vous aujourd'hui, à vous et à Salah bien sûr. Ce devait être son jour de sortie. Et on peut craindre qu'il ne sorte pas.

 

Je pense à vous tous qui avez enduré tant d'injustices, de lâcheté, de mépris, de nuits blanches.


Je pense à la joie qui était la votre à l'idée de pouvoir serrer Salah dans vos bras et pouvoir enfin l'embrasser depuis toutes ces années.

 

Je veux vous dire toute ma solidarité et mon amitié.

 

Et vous dire aussi une autre chose : le cas de Salah est aujourd'hui connu et soutenu par des dizaines de milliers de Français. Jamais en France un Comité de soutien n'avait été aussi important et divers que celui qui soutient l'exigence de libération de Salah.

 

Nous restons mobilisés. Nous ne lâcherons pas.

 

Toute mon amitié et ma solidarité active.

 

Jean-Claude Lefort

 Coordinateur du Comité national de soutien

 

 

Courrier de Denise Hamouri

 

Mesdames,

Messieurs,

Chers amis,

 

Alors que mon fils, Salah, devait sortir le 28 novembre, les autorités israéliennes en ont décidé autrement, de manière totalement arbitraire. 

 

Bien sûr vous imaginez la déception énorme qui est celle de Salah et aussi celle de sa famille. 

 

Mais je voudrais vous dire, en notre nom à tous, un « grand merci ». Un grand merci car depuis tellement longtemps vous vous êtes mobilisés en faveur de Salah et de la liberté – la sienne et celle de la Palestine.

 

Sans vous, qui êtes des dizaines de milliers, on ne parlerait même pas du tout de Salah et on n’aurait même pas fait attention à son sort pourtant injuste et terrible.

 

Merci vraiment car si Salah n’est pas sorti hier ce n’est pas par manque d’efforts de votre part mais bien malgré ces efforts. Vous n’avez rien à vous reprocher, au contraire vous pouvez être fiers de vous. On voit mieux, du coup, l’épaisseur du mur à percer et le poids et la détermination des forces adverses.

 

Aujourd’hui on me demande : « Mais que faire pour Salah ? »

 

Je vous répondrais : continuer à exiger sa libération et à élargir encore et encore le cercle des amis qui peuvent nous rejoindre dans cette cause qui dépasse le cas de Salah. Il sait, mon fils, tout ce que vous faîtes et il vous en est gré. Sachez-le.

 

Les autorités françaises nous ont contactés et ont contacté Salah en proposant de le placer dans la liste des prochains prisonniers palestiniens qui doivent sortir, théoriquement, à la mi-décembre. 

 

Salah comme nous-mêmes, mon mari et moi, avons tous considéré que si cela devait se faire, il est impensable que l’on demande quoi que ce soit à Salah. Pas d’excuses, pas d’écrits d’aucune sorte, pas de signature,  pas d’éloignement de sa terre natale. Sans conditions en un mot.

 

Nous en sommes-là. Nous n’avons aucune garantie que cela se fera. Mais nous refusons toute idée de discussion quant à sa sortie éventuelle. Cela a assez duré. Il ne s’est pas excusé hier pour « adoucir » sa peine, ce n’est pas aujourd’hui qu’il va le faire.

 

Je tenais à vous informer de cette situation. Verrons-nous notre fils à Noël ? Rien n’est fait, rien n’est certain. Nous avons encore besoin de vous ! 

 

Merci infiniment pour ce que vous avez déjà fait avec son Comité de soutien.

 

Denise Hamouri, Jérusalem, le 29 novembre 2011.

 

Comité national de soutien à Salah Hamouri

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